Faire une pause?

Au détour d'une rue, une pancarte de bois brune et or attira l'attention de Dark-Sylver. C'était la devanture de la fameuse auberge. Enfin, elle ressemblait plus à une taverne mais bon, il faudrait faire avec. La jeune femme toqua à la porte et patienta un moment, un homme à la figure aimable lui ouvrit bientôt. Derrière lui, le bourdonnement des paroles se déverssait avec la lumière jaune de quelques lampes à huile.

- Bonsoir jeune demoiselle! Puis-je faire quelque chose pour vous?

- Bonsoir, je cherche une auberge où dormir qui disposerai d'une écurie pour ma monture.

Comme pour souligner ces paroles, Shiroe souffla bruyamment derrière sa cavalière qui lui offrit une petite caresse entre les naseaux.

- Bien sûr, je peux m'occuper de cela sans problème. Les écuries sont dans la cour, suivez moi mademoiselle.

Le tavernier s'engagea dans la petite ruelle qui longeait son bâtiment et entra, suivit de Dark-Sylver et Shiroe. Après une solide porte de bois brut à double battant, une cour carrée, bien éclairée, dévoilée des écuries et une petite fontaine au centre d'un disque de pavé.

- Faites donc boire votre monture à la fontaine, je vais vous ouvrir un box et sortir du foin.

La jeune femme amena l'talon à la fontaine et, pendant que celui-ci buvait (plus pour la forme, c'est un cheval trés endurant qui boit trés peu), elle suivit du regard son hôte puis le suivit, Shiroe sur ses pas.

Dans l'écurie, des chevaux de toute race et de toute robe se cotoyaient dans une ambiance visiblement calme et sereine.

Une bonne chose, pensa la jeune femme, Shiroe sera bien ici.

Elle guida son compagnon de route vers la stalle que l'aubergiste lui désignait et s'en occupa avec un soin particulier. Pour une fois, il allait pouvoir dormir tranquillement, sans avoir à guetter le moindre bruit. Cela faisait longtemps que ça n'était pas arrivé.

Balançant négligeamment le harnachement sur son épaule, elle emboita le pas à l'homme qui la guida vers la taverne. L'ambiance chaleureuse et festive qui y régnait surpris la jeune femme. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vu une telle démonstration de joie de vivre? Les rares fois où elle avait cotoyait les hommes, souvent pour avoir de l'argent et financer sa quête, elle n'avait vu que la peur que sa présence engendrée, et ce malgré les services qu'elle rendait (moyennant finances bien sûr) comme la destruction pure et simple des monstres qui terrorrisés tel ou tel village. Jamais on avait fait fête avec elle, au contraire, les gens avait encore plus peur d'elle.

- Voici la clé de votre chambre, vous y trouverez un baquet d'eau chaude. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander!

La voix chaude de l'aubergiste tira Dark-Sylver de ses réflexions. Elle prit la clé, remercia l'homme et monta dans la chambre. Aprés une inspection minutieuse de la pièce, elle déposa ses affaire sur la malle au pied du lit. Celui-ci était composé d'une paillasse de foin frais et de draps propres et doux. Oui, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas dormi dans un confort pareil.

Dark-Sylver se déshabilla, laissant sur son lit le pantalon et la chemise de toile noire, la tunique gris sombre. La cape de toile épaisse noire trouva sa place sur la patère d'un porte-manteau. Puis elle se glissa dans la large bassine de cuivre et s'immergea dans l'eau chaude avec un souvenir de bien être.

Si son long katana était resté sur le lit avec ses vêtements, la dague au manche d'acajou restait à portée de main, sur un tabouret de bois à côté de la baignoire. Même ici, elle ne se sentait pas totalement en sécurité. On ne change pas des habitudes de cinq ans de traque.

Dark-Sylver se réveilla en sursaut. Elle regarda autour d'elle, reprennant doucement son souffle. Quelques secondes plus tard, elle se rapella la ville de Norac, l'auberge, la chambre et le bain. Elle s'était endormie.

Etonnée d'avoir pu s'assoupir aussi vite, elle sortie de la bassine d'eau encore tiède et s'enroula dans uine serviette chauffée devant l'atre. Par la l'espace en bas de la porte, elle entendait du bruit monter de la salle. La jeune femme sorti de ses fontes un pantalon et chemise à lacets noirs (comme c'est étrange^^), et une tunique gris acier qu'elle enfila rapidement dans la lumière mouvante du feu puis, pieds nus, elle remit quelques buches dans le foyer et regarda les flammes lécher les morceaux de bois d'un appétit vorace. Dark-Sylver se redressa et enfila ses bottes, les laça, et ceignit le baudrier de la dague. Celle-ci luisait sur le petit tabouret à côté de la baignoire de cuivre. La jeune femme la prit délicatement, carressant du bout des doigts le manche d'acajou et les incrustations de cuivre qui dessinaient des arabesques s'entrelaçant pour former la silhouette stylisée d'un loup. Elle connaissait ce motif par coeur, aprés tout, c'était elle qui l'avait fabriqué pour son frère.

Son frère... Un frisson de rage la traversa et ses yeux se remirent à brillaient d'un éclat métallique. Elle devait retrouver la piste des assassins de Shiroe! Elle rengaina la lame au manche rouge et or puis, tournant les talons à la cheminée et attrapant son katan et son baudrier, elle sortit de la pièce qu'elle ferma à double tour puis descendit dans la salle de la taverne, bouclant le baudrier à sa taille dans les escaliers.

Dans la pièce, l'ambiance était toujours aussi chaleureuse. Elle trouva une petite table dans un coin, non loin de la cheminée centrale. Celle-ci, énorme, dégageait une chaleure réconfortante. L'aubergiste la vit descendre et lui proposa un repas, ce qu'elle accepta d'un hochement de tête sec. Elle était redevenue froide et fermée. Bientôt, une assiette fumante devant elle, elle observée la pièce d'un regard scrutateur. Son point de vue était assez large, bien qu'elle ne pouvait voire toute la salle, ce qui la mettait sur une défensive assez élevée. Heureusement la porte d'entrée était dans son champs de vision, et elle ne cessait de la regarder, mangeant par petits morceaux la viande tendre.

*Un grincement de porte, des pas mesurés et silencieux, le simple froissement d'une robe noire et lisse, Ekotad sortit de la chambre. Il effleura une porte de sa main gantée et y apposa un sceau. Entrelaçage de courbes agressives, le sceau d'un reflet rougeâtre se mit à se dissiper lentement avant de se fondre avec perfection dans le motif de la porte. Un sourire se dessina sur les lèvres du poseur de sceau alors que ce dernier descendit l'escalier de bois qui menait à la grande salle. En débouchant dans la pièce surchauffée, il jeta un rapide coup d'oeil circulaire afin de faire une évaluation succinte de la population présente dans l'établissement. Quatre personnes mangeaient et discutaient entre elles, insouciantes de leur environnement, deux personnes mangeaient perdues dans leurs pensées, et une personne mangeait à l'affut de la moindre menace. Immédiatement Ekotad reconnut la carrure sèche et calibrée de la voyageuse et de la combattante.*

Seriez vous d'humeur à vous restaurer?

*L'aubergiste toisait Ekotad d'un air intrigué. Ce dernier planta son regard de ténèbres dans celui de son interlocuteur, tentant de faire taire une colère sourde qui s'était éveillée à l'identification de la Trowen.*

Non merci je ne suis que de passage.

*Tentant de ne pas laisser transparaître sa volonté de faire définitivement disparaître cette trowen aux cheveux d'Argent, Ekotad sortit de l'auberge remettant sa capuche par dessus sa chevelure de jais. Le temps semblait capricieux et la fraîcheur contrastait vraiment avec la chaleur de l'établissement. Il se mit alors en quête de l'académie. En passant devant la cours, il observa qu'il n'y avait qu'un cheval à l'écurie et s'accorda quelques instants à le détailler sans s'en approcher. Sans perdre plus de temps il s'enfonça plus profondément dans la ville de Norac.*

Dark-Silver sentit soudain un regard sombre pesait sur elle. Elle leva la tête, pour voir un homme d'environs 1m70, entièrement vêtu d'une robe noire. Celui-ci lui montrait son profil pendant qu'il échangait quelques mots avec l'aubergiste, qui avait l'air assez intrigué. Les cheveux plus sombres qu'une nuit sans lune, son visage avait des traits inconnus à la jeune femme mais ses yeux de jais brillaient d'une lueur qu'elle ne connaissait que trop bien, la haine et la folie meurtrière.

Il répondit à l'aubergiste d'une voix glaciale puis, cachant la chevelure de sa capuche qu'il ajusta d'un geste leste et vif du poignet, il se dirigea vers la porte. La jeune femme le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit dehors et disparraisse dans les profondeurs de ville endormie. Puis elle se leva et monta vers sa chambre, réfléchissant à l'homme étrange qu'elle venait de voire passer. Elle avait tellement voyager, mais elle n'avait encore jamais vu une telle personne.

Passant devant la porte précédant la sienne, Dark-Sylver ressentie un étrange picotement sur sa peau. Elle la regarda d'un air suspicieux, puis, ne voyant rien, elle haussa les épaules et pénétra dans la pièce d'à côté, mettant sa réaction sur le compte de la fatigue et du stress d'être autant entourée.

L'aube la réveilla et après une rapide toilette, Dark-Sylver rejoignit la salle de l'auberge, où elle se commanda un solide petit déjeuner. Elle avait enfilé son katana et sa dague, et pris sa cape noire avec elle. Elle avait l'intention d'aller visiter un peu la ville Norac et d'y chercher des renseignements sur les assassins de Shiroe directement après avoir manger.

(Lol, il est plus petit que moi!! bon sérieusement, faudrait que je sache ce que font un peu tes sceaux, qu'on puisse écrire ce qu'il arrive aux pauvres gens qui logeaient dans la chambre que tu as scellé...)